La situation que nous vivons est plus que particulière. Il y aurait beaucoup à dire. Sur le confinement, sur les lourdes conséquences d’un système hospitalier exsangue, sur l’hypocrisie de la classe dirigeante et ses mesures contradictoires. À la fois je pense qu’il est important de traiter certains de ces sujets, car notre quotidien est rythmé par cette seule affaire de pandémie et que beaucoup est en jeu. De l’autre, c’est justement parce que nous en sommes submergé qu’il importe de dépasser cela, d’évoquer d’autres sujets.
Pourquoi ? Pour des raisons psychologiques : éviter l’obsession, l’angoisse. Pour des raisons intellectuelles : avoir un tableau plus large de la situation, comprendre que d’autres choses animent le monde en ce moment. Pour des raisons morales : se soucier d’autres crises qui frappent ailleurs. Je pense aussi que BSF s’est depuis le début proposé d’explorer l’Ailleurs, au travers du voyage, des questions humanitaires et sociétales. N’est-ce donc pas cohérent dans un cas d’enfermement partiel, de porter le regard sur autre chose. Je n’ai pourtant pas de solution, ni d’idée brillante pour répondre à cette intuition.
Ce que je vous propose, brièvement, c’est de nous intéresser quelques instants au problème que subit l’Afrique de l’Est, une partie de la péninsule arabique et de l’Asie du Sud depuis plusieurs mois. Certes, cela n’apporte ni joie ni espoir, mais c’est grave. Des milliards de criquets envahissent et prolifèrent dans ses régions dans des proportions inédites depuis un quart de siècle. Les essaims dévorent les cultures. La quantité d’insectes est problématique pour les récoltes et annonce une grave crise alimentaire dans des régions déjà fortement touchées par la pauvreté, la guerre et les catastrophes naturelles.
Le petit dessin pseudo-humoristique que je vous livre laisse penser qu’il y a un monde touché par le coronavirus et un autre touché par les criquets. Mais en réalité, l’Afrique subsaharienne commence à être touché par l’épidémie, et inquiète l’OMS. Car la plupart de ces pays n’ont pas les moyens techniques et humains pour répondre à cette crise sanitaire. La pandémie risque de se surajouter à la famine et d’accroître les pertes.
Maintenant, je souhaiterais poursuivre cet élan, en proposant plus fréquemment des illustrations, des réflexions à la fois sur la pandémie, mais aussi et surtout sur d’autres thématiques. Rien de certain. C’est encore en maturation. Cela pourrait être des formats plus brefs, plus spontanés. Quelque chose comme “Le dessin de la quarantaine” à la place du “dessin de la quinzaine”.
3 comments
Oh que ouii C’est trés sympa ! Continue sur cette voie.. !
Merci de prendre le temps en dépit des circonstances de nous amener explorer ailleurs. Ce n’est pas plus reluisant, mais une bouffée d’air frais sur le plan psychologique.
Belle plume, beau rayon.
Je m’en vais explorer ce joli site que je découvre.