Gaël est un explorateur des temps modernes. Chaque mésaventure, qui pourrait le faire passer pour un « étourdi » , Gaël les transforme en véritables épopées. Outsider, je l’ai croisé un matin, en train de rallier Paris 15ème – Lieusaint, 43 kilomètres, en courant. Un défi qu’il m’a dit. Ah, très bien. La différence entre Gaël et nous ? Il a une solide paire de jambe. Découvrez sa dernière aventure et sa vision du bonheur dans cette tribune au goût épique. – Romain
Je voudrais vous raconter l’aventure que j’ai vécu, le 25 novembre 2019, dernier jour d’un week-end prolongé avec des amis.
Sauf erreur, je ne me trompe jamais
Lundi matin, 10h, je pars prendre mon bus depuis Lille en direction de l’aéroport de Bruxelles. Arrivée prévue 1h avant la fermeture de la porte pour être large. Le bus passe par Bruxelles centre pour enfin arriver à l’aéroport, à l’heure. Victoire.
C’est là que ça se corse.
Je rentre dans le terminal 1, serein, regarde le panneau d’affichage « avion en direction de Wien – 15h30 ». Le mien étant prévu à 15h40, je me dis que la compagnie l’a peut-être avancé.
C’est à ce moment là précis, que j’ai compris quelque-chose. Je vérifie, et oui, je m’étais trompé d’aéroport, le mien se trouve à Charleroi. 45min en voiture.
Je commence à comprendre qu’il va falloir que je trouve une solution. Je regarde les Blablacars, aucun avant 1h, les bus : aucun, les trains … je n’en parle même pas. En même temps, qui fait des trajets d’un aéroport à un autre … à part moi … ? Personne !
Le pouce en l’air
Bon, sur Maps, c’est 45 minutes en voiture. Je me lance. Je cours direction la sortie des parkings et commence le stop. Au bout de 5 minutes, je trouve mon premier chauffeur qui m’amène à Waterloo. Pendant le trajet, je continue de chercher des Blablacars, des bus, ou des trains, mais rien.
A Waterloo, je me fais déposer à un feu. J’attends encore 5 longues minutes. Toutes les voitures ne vont qu’au bout de la ville et je sais par expérience qu’un feu fonctionne mieux qu’un rond point. On peut demander à la fenêtre des voitures au lieu de lever le pouce, c’est plus facile. Finalement, j’accepte qu’on m’amène au prochain rond point.
Sur celui-ci, la troisième voiture à qui je demande accepte de me prendre. A ce moment là, je suis à 35 min de l’aéroport et la porte ferme dans 40 minutes, j’ai encore 5 minutes de marge.
Monsieur Frederick
Le monsieur, Frederick, directeur du chantier d’un hôpital de Bruxelles, va à 20 minutes de l’aéroport. Je discute beaucoup avec lui de son boulot qui ressemble au mien. Bien sûr, il connaît la situation dans laquelle je me trouve et double tout ce qu’il peut.
A un moment, j’ose demander “est-ce que vous accepteriez de m’offrir 20 min de votre temps en m’amenant à l’aéroport”. Il me répond “arffff ”, sans rien dire de plus. Au fond de lui, il se demande s’il est pressé. Je continue la conversation qu’on avait sur les chantiers publics, on parle, on parle, il double, il double. Puis, il me dit à 5 minutes de son arrêt: « bon allez, je t’amène sinon tu ne l’auras jamais ton avion ». Il est 14h50, la porte ferme à 15h10 et le GPS annonce toujours 15h05, mais Frederick m’explique qu’il ne pourra pas me déposer devant l’entrée du terminal, mais avant les parkings. Pas de souci, j’ai toujours été un bon coureur.
Pendant le trajet, je lui demande comment je peux le remercier, il me dit: «cours et ne loupe pas ton avion». Je lui demande son numéro pour le tenir au courant de mon arrivée.
Il me dépose, je sprinte en direction du terminal T1 tout en essayant de vérifier que c’est bien le bon terminal. Je passe un premier panneau avec marqué: Terminal 10-15 minutes à pied, je trace, donne tout mon potentiel, je rentre dans le T1, passe la porte de vérification , enlève mon sac, le fait vérifier. « oula il est pressé celui-là ». Je continue ma course, je passe devant tous les magasins de l’aéroport, en essayant de bousculer le moins de personnes sur mon passage, en choisissant la meilleure trajectoire possible. Il est 15h11 et je vois la porte, mais aussi la queue derrière qui signifie que c’est bon, j’ai réussi.
Le bonheur est une aventure
Je m’assois, souris, et continue de me dire que c’est cette vie que je veux, celle où l’aventure est primordiale. Le bonheur que j’ai eu, l’aide de la part des auto-stoppeurs qui étaient de tout cœur avec moi et qui m’ont donné du courage, des sourires, du bonheur.
Parfois, dans la vie, il faut se donner les moyens d’y arriver, se bouger, et parler de nos soucis. Demander, car les êtres humains ont pour la plupart envie d’aider lorsqu’ils en ont la possibilité et aiment être remerciés.
C’est ce bonheur que j’aime partager au quotidien, mon sourire, le récit de mes aventures, mes projets, mes rêves.
Faites comme moi, osez, allez chercher ces moments qui sont si incroyables, titillez l’aventure. Si vous vivez votre vie au quotidien, qu’est ce que vous allez raconter à vos enfants ? vos amis pendant les dîners ? Votre conjointe ou votre conjoint quand vous le rencontrerez ?
Du courage, il en faut de temps en temps, osez et le bonheur que vous recevrez en échange vaudra 100 fois plus que le bonheur de celui qui n’a rien tenté.
Merci de m’avoir lu et à bientôt pour de nouvelles aventures.
PS: lorsque tous les voyageurs sont entrés dans l’avion, nous avons dû attendre 30 minutes qu’un autre équipage de Ryanair arrive.
PS2: la plupart des gens ne se seraient pas trompé d’aéroport